On a longtemps dû se contenter de peu pour programmer nos batteries Midi. On disposait en général de kits au standard GM sans grandes nuances. Je parierais même que ça a contribué à la mauvaise réputation des musiques composées sur ordinateurs qui ont souvent été qualifiées de froides et de linéaires. Avec le recul, ce jugement peut sembler justifié ! Ces temps sont révolus et nos éditeurs préférés nous proposent aujourd’hui des outils puissants pour remplacer les instruments acoustiques que l’on n'a pas forcément à disposition dans nos home-studios. La batterie en est un bon exemple...
Présentation – Salut, je m’appelle Battery !
Difficile de parler de Battery sans faire
référence à LM4. En effet, une fois encore, Native Instruments a repris
à son compte un concept Steinberg mais pour le développer, aller plus
loin et le pousser jusque dans ses derniers retranchements. (l’histoire
se répétera avec Kontakt et HALIon). Mais nous verrons que les deux logiciels
n’ont peut-être pas la même finalité.
Battery est donc un instrument virtuel dédié à la batterie. Il est disponible aux formats VST, DXI mais aussi, en version autonome, Sound Manager, MAS et Direct Connect. Battery est livré avec son lot de Kits en tout genre, nous y reviendrons.
Voyons le résumé des spécificités du bestiau :
J’ai testé le logiciel dans sa version VST avec Cubase SX 1.05, on se refait pas !
Installation
Elle se fait sans aucune douleur, que du classique. On ne vous demande que le répertoire de destination. Je suppose que la protection est intégrée au CD lui-même. Bref, pas de procédure à la noix pour autoriser le soft, c’est déjà un bon point.
Premier lancement
Arf, les interfaces Native Instruments… C’est sûrement une affaire de goût, mais franchement, j’ai du mal. L’interface de Battery est assez sombre, avec des boutons et une sérigraphie qui impliquent une acuité visuelle de 253/10ème ! Le fait que le logiciel offre de nombreuses possibilités de traitement et d’effets a pour conséquence une surpopulation côté boutons. C’est clair, si charger un kit et s’en servir est très simple, le reste nécessitera un passage par la case "manuel". La bonne nouvelle est qu’il est livré au format papier en français… Voyons tout ça en détail… Plutôt que de vous faire un long descriptif, je vais procéder comme si on voulait créer un nouveau kit, étape par étape.
L’interface
Elle se divise en trois parties distinctes :
Section Master
Elle se trouve sur la partie gauche de l’interface et permet le réglage du comportement global du logiciel. On y trouve :
Rien à ajouter à tout cela, chaque paramètre a son évidente utilité et il ne manque rien.
La gestion des cellules
Gros
morceau ! Native a donné le nom de « Matrice » a cette partie de Battery,
c’est tout à fait approprié. L’équivalent des cellules pourrait être les
pads que l’on trouve sur les boîtes à rythmes hardware, mais en bien plus
évolué.
En effet, chaque cellule peut recevoir jusqu’à 128 samples, rien de moins ! Le minimum est d’indiquer ensuite la ou les notes Midi qui déclencheront le son. Nous verrons plus bas tous outrages que l’on peut faire subir à un échantillon ou à une cellule.
Une cellule donne deux informations :
Pour fabriquer un kit, la marche à suivre
est assez simple : on importe des fichiers Audio dans les cellules soit
par le menu File, soit par glisser/déposer. Le contenu d’une cellule peut
être déplacé ou copié vers une autre cellule.
Aucune critique possible sur le sujet, c’est pratique et simple.
Les choses sérieuses commencent !
Jusque là, tout va bien, Battery est un lecteur de samples comme un autre. Passons maintenant à ce qui fait sa particularité : l’édition, bref, le triturage !
La partie basse de l’interface regroupe l’ensemble des réglages, traitements et effets. Les valeurs se modifient en cliquant dessus et en bougeant la souris verticalement. Déroutant au début, on s’y habitue très bien. Il est toutefois possible d’entrer une valeur manuellement au clavier par un Contrôle/Clic.
Bref, une évidence s’impose : Battery est bien plus qu’un simple lecteur de samples de batterie, c’est aussi un puissant outil pour créer des sons originaux.
Les kits
20 kits sont livrés sur le CD d’installation. Heu, d’ailleurs, ces mêmes 20 kits sont également présents sur un deuxième CD dont je n’ai pas compris l’utilité. J’ai dû rater une marche mais le manuel reste muet sur le sujet…
Il y en a pour tous les goûts, il suffit de lire le nom des kits : 70's Reggae samples, Drum'n'Bass samples, REAKTOR samples, Hip Hop samples, 60's Garrage samples, Rock samples, ça va du basique au très original. Néanmoins, je trouve que les kits acoustiques sont bien moins bons que ceux livrés avec LM4 et signés Wizoo, une référence en la matière. Dommage quand même d’avoir un logiciel avec de telles possibilités de traitement et de proposer des banques qui n’en tirent aucunement parti.
A L’usage
Passée une phase lecture du manuel/apprentissage
et malgré le grand nombre de paramètres, Battery se révèle assez simple
d’utilisation, même pour ce qui est de l’édition des sons. Interface et
ergonomie sont avant tout une affaire de goûts, perso, je ne suis pas
fan, mais ça ne retire rien à la qualité incontestable du produit.
J’ai été agréablement bluffé par sa consommation modérée de ressources processeur, Battery ne mettra pas votre config, même modeste, sur les rotules !
Conclusion
Si vous êtes un bidouilleur de samples, que
vous voulez les triturer dans tous les sens et obtenir ainsi des sonorités
que personne d’autre n’aura, Battery est fait pour vous. De plus, l’importation
des librairies AkaÏ vous ouvre une sonothèque assez impressionnante.
Par contre, si vous n’avez besoin que d’un simple lecteur d’échantillons
avec juste ce qu’il faut de paramètres, vous vous tournerez peut-être
plus facilement vers LM4 MKII, moins puissant en édition mais plus facile
d’utilisation.
A bientôt, ici ou ailleurs ,o)