Hou la la ! L'Espace Cubase n'avait rien proposé au sujet d'HALion, quelle misère ! Pourtant, ce VST Instrument était très attendu et sa sortie n'est pas passée inaperçue. Pour nous faire pardonner de ce retard rédactionnel, on va vous faire la totale, HALion, point par point !
Bon, au cas où, je rappelle qu'HALion est un sampler. Sauf que... Sampler, ça sous-entend lecture ET enregistrement. Pôôô du tout ! HALion sait lire des échantillons mais n'a aucune fonction pour en enregistrer. Lecteur de samples serait donc plus approprié que sampler, à mon avis, qui est celui auquel je me réfère le plus souvent ;op
Lecteur de samples au format VSTi donc. Visite du domaine...
Principes de base
Très simple en fait. On charge une banque de sons, ou un seul son (un instrument) ou bien encore on se fabrique un instrument soi-même, et on joue. On pourra aimer ou pas l'interface, les fonctions, l'ergonomie, mais la grande force d'HALion est sa capacité à importer une très large gamme de formats. En faire la liste serait fastidieux, mais si je vous dis Akaï, GigaSampler et Soundfont, vous aurez tout de suite compris que vous avez avec un seul plug-in accès à une sonothèque quasi-illimitée.
Techniquement, HALion fonctionne comme ceci : charger tous les sons en RAM serait suicidaire, les lire à partir du disque dur également. Donc, Steinberg à fait moite-moite. Le début des samples est chargé en mémoire vive pour un accès rapide, le reste du fichier audio est lu sur le disque dur. A l'usage, c'est totalement transparent. Voyons maintenant les différentes parties et fonctionnalités du programme...
Macro
Sous ce nom qui ne veut rien dire se trouve l'interface principale. C'est ici que l'on règle les paramètres généraux du bestiau, chargement d'une banque ou d'un instrument, filtres, enveloppes d'amplitude, accord, glissando etc... Rien d'innovant, rien de mal fichu. Par contre, si vous avez des yeux un peu fainéants, la couleur et la taille de la sérigraphie vous posera parfois quelques soucis, c'est un peu illisible. C'est d'ailleurs un défaut que l'on rencontre de plus en plus souvent.
Chanel / Program
C'est ici que l'on affectera un instrument (un programme en langage HALion) à chacun des 16 canaux Midi. Rien de plus à dire, il suffit de choisir le programme voulu dans un menu déroulant qui peut en contenir 128. Une chose à signaler. Il faut bien sûr cliquer sur le canal voulu pour lui attribuer ensuite un programme. Il aurait été judicieux que le canal change de couleur une fois sélectionné car on ne sait jamais trop lequel est actif. Ca fait partie des petites choses agaçantes dans HALion, il y en a quelques unes des comme ça, qui gâchent un peu le plaisir.
KeyZone
Ouarf, ça se complique un chouia ! Il va falloir maintenant évoquer la possibilité de "monter" soi-même un programme. C'est avec cette interface que l'on va importer les fichiers Audio, les placer le long du clavier, les faire se chevaucher (mais non, c'est pas un truc cochon !), leur affecter une vélocité etc...
Tiens, au passage, une astuce. L'importation d'un fichier Audio dans la "KeyZone" peut se faire soit par le menu contextuel soit par glisser-déposer (drag and drop en bon français !). Mais ! SX est ouvert, HALion actif, hop, on va chercher un sample sur le disque dur, damned, l'interface d'HALion disparaît dès que l'on passe de SX à l'Explorateur Windows. Dingue ! Faites un clic droit sur le haut de l'interface d'HALion et décochez la case "Toujours en avant plan".
Donc, on importe des échantillons (samples en bon français !) et on organise tout ça au mulot. Rien à dire, c'est pratique et même mon chien comprendrait la manip !
WaveLoop
Qui dit sampler dit bouclage. HALion propose deux boucles, une de sustain et une de relâchement avec chacune leurs paramètres. Cette partie du programme est truffée de foncionnalités, il faut fouiller un peu sous le clic droit et surtout lire le manuel, faute de quoi, on passera à côté de pas mal de petites astuces. Ainsi, il est par exemple possible de générer des crossfades d'entrée et de sortie de boucle.
Seule ombre au tableau, encore une de ces petites erreurs sur l'ergonomie. Une fois une région du sample sélectionnée pour bouclage, on sera peut-être amené à en modifier la taille. Il suffit de choper le bord de la sélection et de la déplacer. Oui, mais la forme du pointeur de la souris ne change pas de forme qu'il soit au-dessus de la bordure de la sélection ou au-dessus du sample. Paf ! Une fois sur deux, on clique hors sélection et cette dernière est perdue. Petit jeu de patience !
Envelope
Il y a ici une enveloppe de filtre et une enveloppe d'amplitude, disposant chacune de 4 (ADSR) à 8 points. Pour le reste, on y trouve les paramètres habituels, pas d'innovation, que du classique !
Si vous fréquentez les forums, vous y lirez régulièrement que les filtres d'HALion sont pourris, cette réputation poursuit le logiciel. Alors quoi ? Ce n'est pas un problème technique mais une affaire de goûts. J'ai interrogé quelques copains sur le sujet, des musiciens accros aux samplers Hardware. Leur réponse a été nette : ils trouvent les filtres d'HALion "anti-musicaux". J'ai donc fait plusieurs essais sur plusieurs types de sons et c'est vrai que les résultats ne sont pas toujours agréables à l'oreille. Ecoutez et laissez vos oreilles juger. Pour mon usage, HALion est avant un lecteur de banques sons, je me fous donc un peu des filtres !
Mode / Tune
Modulation et accordage donc. Passons rapidement sur les possibilités d'accordage, il n'y à rien à dire d'autre que : c'est compris dedans ! Quant aux LFOs, ils sont minimalistes : forme d'onde, fréquence et delay. Pas de quoi faire de gros dégâts donc.
Non, là où ça devient intéressant, c'est dans les possibilités de moduler un peu tout par n'importe quoi. En gros, on choisit d'une part la source (qui va moduler kek chose ?), molette, aftertouch, contrôleurs Midi, la sortie Audio d?HALion elle-même, et d'autre part la cible (qui va être modulé ?), cut-off, résonnance, pan, volume, pitch... Voilà de quoi s'amuser un peu !
Là où ça devient carrément passionnant, c'est quand on aborde le MegaTrigg (à partir de la version 1.1). Cékoidon ? Un système qui permet de déclencher un événement si une ou plusieurs conditions sont remplies. Exemple : "si c'est une note-on, joue tel sample, si c'est une note-off, joue tel autre sample". Et voilà comment avoir un son quand on enfonce la touche et un autre quand on la relâche. Ca ouvre des perspectives non ?
Options
Il y a ici quelques réglages généraux, mémoire, volume, mais surtout... surtout les fonctions d'importation de banques Akaï, Gigasampler, Soundfont, LM4/LM9 etc...
Et là, hop, un peu de copinage ;o)
Cette partie du programme a été conçue par le brillantissime Bernard Chavonnet, concepteur du non moins brillant CDXtract ! Gage de qualité donc. Les gros consommateurs de samples auront d'ailleurs tout intérêt à disposer de CDXtract à côté de HALion. Bernard, pour le chèque, on fait comme on a dit !
Plus sérieusement, les importations ne posent pas de problème, si ce n'est qu'il faut parfois être patient, importer un gros programme Akaï peut prendre un peu de temps...
Les 4 CDs de samples
Un mot sur les 1,6 Go de sons livrés. Il y a du très bon (basses et batteries) et du très moyen (pianos). C'est avant tout une affaire de goûts et je pense que tout le monde y trouvera un peu de bonheur ! Mais bon, la fonction Import est là, pas vrai ?
Je résume...
En conclusion, HALion se révèle simple à utiliser pour peu qu'on jette un oeil ou deux au manuel. Dommage que des petits détails sur l'ergonomie soient aussi gênants. C'est comme cette boule bleue, très jolie certes, mais je ne la trouve pas des plus pratiques. Pour le reste, tout fonctionne bien. Le gros avantage est de pouvoir accéder à une grosse librairie de sons avec un seul outil.
Prévoyez quand même une machine assez musclée car, alors qu'on pourrait penser que lire un sample sans aucun filtre actif ne demande aucun calcul, la jauge de performance de Cubase monte vite de 20 % sur un P3 1 GHz. De la même façon, comme une partie des samples est chargée en RAM, prévoyez 512 Mo pour respirer tranquillement !