Ce test a initialement été écrit pour nos camarades de Musicrun.com. Il est reproduit ici avec leur sympathique autorisation (Page d'origine)... Nos amitiés à toute leur équipe ,o)
Les allemands de chez Native Instruments nous ont habitués depuis plusieurs années à leurs instruments virtuels puissants et de qualité, en plug-in ou en versions stand-alone (ne nécessitant pas de logiciel hôte tel qu’un séquenceur), en particulier leurs émulations d’instruments réels célèbres qui ont marqué leur époque (orgue Hammond avec le B4, Prophet 5 avec le Pro 52, DX 7 avec le FM 7….). On a pu également écouter la qualité des filtres et modulations créés par Native Instruments avec, surtout, Absynth et Kontakt. Mais jusqu’à aujourd’hui, aucun logiciel d’effet n’était sorti de l’imagination et de la maîtrise des ingénieurs et programmeurs de la marque.
C’est chose faite avec ce premier volet d’une série d’effets virtuels nommée NI-Spektral Series : le Delay.
Encore une unité de delay, allez-vous dire ! Oui, mais il s’agit en fait d’un logiciel hybride, avec de telles possibilités soniques qu’on peut l’utiliser comme un véritable instrument. Et toute cette puissance repose sur un mode de fonctionnement bien particulier et novateur.
Explications à venir !
Alors, ce principe de fonctionnement, qu’a-t-il de si novateur ?
Les unités d’effets classiques, qu’elles soient logicielles ou matérielles, travaillent sur ce que l’on appelle des blocs (ou trames) de données. C’est-à-dire qu’elles découpent le son qui leur est envoyé en une multitudes de petits bouts de son qu’elles traitent séparément (en appliquant l’effet que vous désirez). Puis elles les « recollent » pour donner, en sortie, le son affecté. Elles se basent donc uniquement sur des unités de temps.
C’est sur ce principe que la série NI-Spektral est différente. En effet, une fois le son à traiter découpé en morceaux, le logiciel analyse, en temps réel, le contenu spectral de ce son (gràce à un procédé nommé Transformée Rapide de Fourier : (voir l’article de l’Espace Cubase sur le sujet, ici), et le découpe en une multitude de bandes de fréquences sur lesquelles l’effet sera appliqué séparément. Le NI-Spektral Delay travaille donc sur une base fréquencielle. En d’autres termes, vous pourrez appliquer un effet (ici, un delay) uniquement sur les basses ou sur les aigus, en fonction du résultat recherché. Vous pourrez également choisir quelles fréquences seront plus affectées que les autres. Concrètement, si vous enregistrez une guitare et que vous voulez appliquer un delay uniquement sur les notes graves, il vous faut Spektral Delay.
Pour faire la même chose avec un matériel classique, il vous faudrait autant de filtres passe-bande que de fréquences à extraire….et autant d’unités de delay que de fréquences à traiter !
Ici, vous avez tout ça en une seule unité, et en temps réel. Mais ce n’est pas tout car SD (Spektral Delay, que nous nommerons ainsi à partir de maintenant) offre d’autre possibilités de modifications du son, en plus du simple delay.
Présentation, installation et mise en route du logiciel
Spektral Delay est livré dans une boîte contenant le CD d’installation du logiciel (valable pour Mac et PC, et pour toutes les versions du soft : en plug-in VST et DirectX, et en stand-alone), le manuel et différents documents liés à l’enregistrement du programme auprès du constructeur (ceux qui ont Internet s’enregistreront en ligne, ce qui prend moins de cinq minutes).
Il faut bien l’admettre, le manuel, même s’il est bien traduit, a très peu d’intérêt. Il se limite à un catalogage des fonctions du logiciel. Aucun tutoriel de mise en route. Les explications pour l’installation sont réduites à leur strict minimum. Par exemple, on y parle d’un répertoire NI-SPEKTRAL DELAY DEMO, où sont supposés se trouver des programmes et des samples de « démarrage rapide » : ce répertoire n’existe pas ! De même, aucune explication n’est donnée quant à l’utilisation du soft en mode plug-in (insert ou send ?). Il semblerait que NI (Native Instruments, que nous nommerons ainsi à partir de maintenant) aient jugé que leur programme était réservé aux initiés en raison de sa complexité. Je ne sais pas… mais quand-même. Les manuels sont souvent rédigés par des ingénieurs et pas par des musiciens, il serait temps de penser un peu à eux. Un petit tutoriel en ligne aurait été sympathique pour illustrer les fonctions énumérées dans le manuel. En revanche, pour ceux qui sont habitués à ce type de soft, il y aura moins besoin du manuel.
Passée cette (petite) mauvaise surprise, on introduit le CD dans le lecteur de CD-Rom, on double-clique sur le fichier « Setup.exe » et le logiciel s’installe sans problème. En choisissant « installation personnalisée » vous pourrez, si vous le voulez, installer uniquement la version plug-in, en version VST ou DX, ou uniquement la version stand-alone, ou tout. Une fois l’installation terminée, lorsque vous lancez le programme pour la première fois, un code d’activation vous est demandé. Ici, pas besoin de téléphoner ou d’aller sur Internet pour récupérer un numéro, il suffit de donner celui qui figure sur la boite et sur le manuel : c’est un bon point pour NI. Il vous sera ensuite demandé, de temps à autres, d’insérer le CD original dans votre lecteur et de retaper votre code. Il suffit d’avoir ces éléments à portée de main.
Le CD est impossible à copier (ne me demandez pas si le système est sûr, je n’ai pas essayé de copier le CD). Sur la face non sérigraphiée on trouve deux petits trous qui empêchent la gravure.
Pour les besoins du test, j’ai installé toutes les versions du logiciel, sachant que le séquenceur utilisé était Cubase VST, en version 5.1, sous Windows XP. On verra plus loin que la version stand-alone aura ses avantages, surtout pour ceux qui fabriquent des samples.
Lors des premières utilisations, ma machine s’est bloquée à plusieurs reprises ! En mode plug-in, le fait de cliquer sur un programme dans SD me fermait purement et simplement Cubase ! Je suis donc allé sur Internet visiter le site NI. Après avoir entré mes coordonnées et mon numéro de série, j’ai pu télécharger la mise à jour 1.5, avec un moteur audio réécrit et beaucoup plus stable. Plus de problème après ça. Vous aurez également accès à un forum spécial SD sur le site NI.
A noter : après la mise à jour, impossible de désinstaller le logiciel de manière classique. Les logs d’installation sont écrasés par la mise à jour. Il faut donc désinstaller à l’ancienne, en nettoyant tout soi-même (système et base de registre…merci pour les débutants).
Pour configurer le logiciel (choix du pilote audio de carte-son, options MIDI….), il faudra ouvrir la version stand-alone. Cette partie est relativement bien documentée, donc pas trop de souci.
En terme de consommation CPU, c’est très honorable. En mode plug-in, environ 8 % sur la jauge CPU de Cubase. En mode stand-alone, Windows XP me donne 4 % de CPU utilisé. Plus que correct vue la puissance du bazard ;o) La machine utilisée pour ce test est composée d’un Céléron II Tualatin overclocké à 1450 Mhz, avec 512 Mo de mémoire et deux disques durs 7200 rpm (un système et un audio).
Voilà, maintenant SD vous offre deux options : plug-in ou stand-alone.
Plug-in ou stand-alone ?
SD peut fonctionner à l’intérieur de tout séquenceur compatible VST 2.0 ou DirectX, comme Cubase, Logic ou Sonar. Et il peut également fonctionner tout seul (pour simplement traiter des sons) ou en parallèle d’un séquenceur (qui le pilotera en MIDI, par exemple, pour automatiser et enregistrer les changements effectués). Le choix dépendra de ce que vous ferez le plus. Si ce qui vous intéresse c’est le triturage de samples que vous réutilisez dans un tracker (type Acid), vous choisirez stand-alone. Si vous l’utilisez pour mixer et traiter des pistes audio en temps réel, ce sera le mode plug-in.
En mode plug-in, comme tous les autres logiciels de ce type, il vous suffira de choisir une voie audio, puis de sélectionner soit les effets send, soit les effets insert (SD fonctionne dans les deux modes). Le logiciel pourra être utilisé également sur des pistes de VST-i, mais attention ! Pendant le test, je me suis aperçu que le fait de cliquer sur un numéro de programme dans SD avait pour effet de sélectionner le même programme dans les VST-i ouverts ! Etrange. Il va falloir jongler avec les options « thru » de vos séquenceurs. Serait-ce un bug ?
Une petite originalité très intelligente : lorsque vous choisissez d’utiliser SD en effet send, le bouton « Dry/Wet » du logiciel disparaît pour ne pas faire double emploi avec le potentiomètre « envoi/retour » du séquenceur. Pas bête du tout !
De la même manière qu’avec leurs instruments virtuels, NI a choisi la polyvalence. Le logiciel s’adaptera donc à tous les contextes.
Que trouve-t’on dans l’interface ?
Le logiciel est si riche que nous allons devoir aller à l’essentiel ! Le mieux étant, au départ de jouer avec tous les paramètres pour en saisir les subtilités, pour ensuite apprendre à vraiment les maîriser, ce qui, en fin de compte, arrive plus rapidement qu’on ne pourrait le penser.
L’interface, très pro et très sympathique vous met à l’aise d’emblée. Passées les quelques minutes d’étonnement face au fonctionnement du logiciel et à ses multiples paramètres, tout est facilement accessible, compréhensible et lisible, comme toujours chez NI.
A noter : lorsque l’on pointe sur un bouton ou dans une fenêtre, des explications apparaissent dans un coin dédié de l’interface. Très bien pensé, dommage que tout soit en anglais. Même si votre serviteur parle couramment, il faudra peut-être penser à traduire ce soft pour ceux qui ne sont pas copains avec Shakespeare ;o))
Les sonogrammes d’entrée et de sortie
Le principe de fonctionnement (ou de lecture, plutôt) d’un sonogramme est assez simple. C’est le calcul mathématique pour y arriver qui est difficile ;o) Sur l’axe horizontal, vous trouvez le temps représenté par des lignes verticales (en fait, les blocs de données audio, ou trames). Sur l’axe vertical, vous trouvez les fréquences présentes dans chaque trame. Plus un pixel est placé haut sur le graphique plus la fréquence est élevée. Ensuite, plus un pixel est clair, plus l’amplitude (le volume) de cette fréquence est importante. Si vous rentrez une belle onde pure à 50 hz, vous verrez simplement une ligne claire en bas du graphique et inversement si elle est à 20000 Hz (elle sera tout en haut). Le découpage vertical en bandes de fréquence dans les autres fenêtres correspond au même découpage que dans les sonogrammes. De cette manière vous savez exactement quelle fréquence vous traitez. Le graphique de gauche correspond au signal entrant, analysé par SD, et celui de droite, au sonogramme du signal après traitement (reconstitué). Le tout sur le canal gauche et le canal droit bien-sûr !
L’étage des modulations
Dans cette fenêtre, vous allez pouvoir moduler (transformer) le son original, avant de l’envoyer dans les autres traitements. Il s’agit d’un point d’insertion dans le cheminement du signal. On dispose de 11 algorithmes de modulation (13 dans la version 1.5), allant d’effets de retournement à des effets de détérioration du signal, en passant par des effets rythmiques saisissants (une boucle de batterie mise dans le désordre en temps réel, ça vous dit ?). En fonction de l’algorithme choisi dans le menu déroulant, des potentiomètres apparaissent permettant de régler un tas de paramètres, tels que vitesse, feedback, fréquences affectées….je vous laisse imaginer, tous les délires sont possibles, avant même d’attaquer le delay proprement dit !
La matrice filtres (atténuation)
Il s’agit d’un gros égaliseur qui va vous permettre de changer le timbre du son en augmentant ou en abaissant les bandes de fréquences choisies. L’axe vertical représente les fréquences et l’axe horizontal, le degré d’atténuation en décibels. Très simple.
La matrice delay
Pour chaque bande de fréquences, on peut choisir une durée de delay différente. Axe vertical : toujours les bandes de fréquences ; axe horizontal : durée du delay en millisecondes. Rien de compliqué.
La matrice feedback (réinjection)
Comme pour une unité de delay classique, cette matrice permet de choisir la quantité de signal qui repart dans le delay, c’est-à-dire, en fait, le nombre de répétitions avec amplitude décroissante. Une fois encore, l’axe vertical représente les bandes de fréquences et l’axe horizontal, la quantité de feedback. On peut donc régler ce dernier séparément pour chaque bande de fréquences.
Edition dans les matrices
Tout se fait graphiquement gràce à plusieurs outils situés dans un menu au-dessus des matrices d’édition : avec le crayon, il suffit de cliquer ou glisser-déposer pour influer sur le paramètre choisi. Des combinaisons de touches permettent de dessiner des droites, ou copier des formes.
Vous pouvez également sélectionner des zones que vous pourrez modifier d’un coup ensemble, ou encore déplacer la totalité d’une matrice selon les deux axes (comme si vous modifiiez chaque bande de façon égale). Bien sûr, tous les paramètres sont automatisables via MIDI. Il suffit de créer une piste MIDI pour SD, puis d’enregistrer les changements (comme on le fait pour l’automation de mixage dans un séquenceur).
Pour chaque matrice, on dispose d’un bouton « link » (L) qui permet de lier les canaux gauche et droit (les changements effectués dans l’un sont effectués dans l’autre en même temps), d’un bouton « Bypass » (pour couper l’effet), de deux boutons « copier haut » et « copier bas » (permet de copier les réglages d’un canal vers l’autre canal) et d’un « moniteur » qui permet à chaque instant de savoir quelle fréquence est affectée. On dispose, pour finir, dans chaque fenêtre, d’un écran qui donne le temps de delay, le niveau d’atténuation (en dB) et le degré de feedback (en pourcentage).
Tous ces éléments peuvent être synchronisés, selon un tempo que l’on choisit ou selon le tempo imposé par le séquenceur. On peut même choisir les valeur rythmiques de synchro au tempo : noire, croche, double-croche… Que de possibilités !
Et c’est tout ?
Et bien justement, non ! En fait, on pourrait même dire que ce n’est qu’une petite partie du logiciel. Ce que nous venons de voir correspond à ce qui reste toujours visible à l’écran. C’est lorsque l’on s’attarde dans les menus du logiciel que l’on saisit toute la puissance de Spektral Delay, et en particulier ses LFO.
Les menus
Dans la partie supérieure de l’interface on trouve cinq boutons qui permettent d’atteindre cinq menus différents (qui apparaissent à la droite de ces boutons), dont certains vont s’avérer être d’une puissance remarquable.
Le menu « File » permet simplement de choisir, comme dans l’explorateur Windows (ou MacOS), les programmes d’effets dejà enregistrés que l’on veut charger. Vous y trouverez les commandes habituelles (charger programme, enregistrer programme…), ainsi qu’un navigateur de banques. Très simple et très bien conçu. Le logiciel est livré avec une ribambelle de programmes d’usine créés par des grands noms du milieu de la MAO (dont, au hasard, Craig Anderton, patron de Music Player et de Keyboard, version britannique). Certains sont surtout là pour montrer l’étendue des possibilités de la bête, mais leur intérêt artistique est discutable.
Le menu « Editor » permet de transformer les courbes dessinées dans les matrices d’édition. Après avoir sélectionné les bandes de fréquences concernées, on peut absolument tout faire. C’est assez complexe et difficile à expliquer, mais en schématisant voici comment cela fonctionne. Vous disposez de six boutons pour choisir l’une des six matrices d’édition (3 matrices fois deux canaux). Une fois une matrice choisie, vous disposez d’outils vous permettant d’inverser une courbe (effet miroir vertical ou horizontal), de la lisser…et de lui donner des formes précises, gràce à des générateurs (onde carrée, sinusoïdale, triangulaire…). En gros, c’est comme si vous aviez Photoshop ! Ceci va vous permettre d’éditer très précisément vos graphiques.
Le menu « Settings » permet des réglages et des options divers : nombre de bandes de fréquences (de 64 à 1024 !), échelle des graphiques, durée maximale du delay, options MIDI…
Le menu « About », bien sûr, vous donnera des infos sur le logiciel. Rien de bien intéressant, mais il est bon de savoir quelle version du logiciel vous avez (pour les updates, en particulier).
Et j’ai gardé le meilleur pour la fin ! Le menu « LFO » (Oscillateur Basse Fréquence) permet de créer des effets qui évoluent dans le temps ! C’est extrêmement simple mais également extrêmement puissant et créatif. Vous bénéficiez de trois LFO. Pour chacun, vous sélectionnez un paramètre qui sera modulé (parmi les 24 ! Par exemple, le paramètre de modulation n°3 du canal gauche, ou bien l’axe des X du canal gauche, section delay…), puis la forme d’onde (sinus, carré, triangle, dents de scie, alléatoire) et enfin l’amplitude ! Une fois le LFO lancé, vous allez voir votre paramètre évoluer en temps réel en fonction des éléments choisis (lentement et régulièrement pour une sinusoide, d’un coup pour une carrée, alléatoirement…). A ce moment précis, on touche à l’une des forces de Native Instruments. Il devient possible de créer des nappes à partir d’une boucle de batterie !
Il faut savoir, pour terminer, que la quasi totalité des paramètres est automatisable via MIDI. Impressionnant !
Boîte contrôle Master
En haut à gauche se trouve la partie master qui contrôle la totalité du logiciel. Outre les boutons de chargement/enregistrement de programmes, on trouve une balance « Dry/Wet », un bouton « Gain » qui influe sur le niveau du signal traité, un bypass général (qui permet de mettre l’effet en attente), un mute (qui coupe l’effet), un freeze (qui bloque le signal).
A noter que l’update 1.5 ajoute, juste au-dessous de la fenêtre master, deux bar-graph qui permettent de monitorer le niveau du son brut et le niveau du son traité.
Ce qu’il y a en plus sur la version stand-alone
Comme je le disais plus haut, la version stand-alone ajoute, en bas de l’interface un lecteur de samples, que l’on utilise comme n’importe quel WinAmp (avec un navigateur et un explorateur, des touches play, stop, boucle…). Elle permet également d’enregistrer en de sauvegarder en Wave le résultat du son original passé dans l’effet. Il suffit de cliquer sur « Record », puis « Stop » et le résultat s’inscrit dans un dossier choisi au préalable.
Outre le fait que cette utilisation soit intéressante pour les sound designers qui créent des sons ou des boucles, elle peut l’être également si votre machine est un peu juste pour utiliser SD en plug-in. Vous passez votre fichier audio dans le programme en mode stand-alone, vous enregistrez le résultat, puis vous réimportez ça dans votre séquenceur.
Le mode d’enregistrement audio du résultat obtenu ne permet pas de récupérer des boucles précises. Un système d’export audio aurait été bien plus simple et plus précis. Ici, il faut lancer l’enregistrement, en temps réel (comme dans votre séquenceur), puis lancer la lecture du sample original, puis arrêter l’enregistrement. C’est trop aléatoire et il faut reboucler les samples. Pas évident !
Pour conclure
Passées les quelques erreurs de jeunesse (manuel assez médiocre, en particulier, et quelques petits bogues), on est impressionné par les possibilités de ce logiciel. Bien sûr, ceux qui n’ont jamais manipulé ce type d’appareil seront complètement perdus, mais l’édition graphique permet de vite comprendre, et puis…en utilisant ses oreilles, le néophyte s’en sortira peut-être mieux que l’ingénieur.
La qualité des effets, la richesse des filtres et des modulations, les possibilités d’édition étendues font qu’une fois de plus Native Instruments frôle le sans-faute. Pour un coup d’essai (il s’agit, rappelons-le, de leur premier logiciel d’effet), c’est un coup de maître. Il y a fort à parier que les prochains logiciels de la série NI-Spektral seront à la hauteur du Delay.
Reste à se poser la question de l’intérêt artistique d’une telle usine à gaz, capable de transfigurer (défigurer ?…au choix !) un son. Qui dit filtres et LFO, dit musique électronique ? Il n’en est rien. Spektral Delay saura s’adapter à tous les styles de musique. Et si vous aimez les sons biscornus et étranges, vous allez pouvoir vous amuser pendant de longues heures. Même moi, guitariste, plutôt orienté gros rock qui tache, j’ai été impressionné. Je vais peut-être m’en servir, d’ailleurs… et même sûrement.
En fait, il s’agit d’un logiciel avec lequel on joue, même si sa qualité et sa complexité (apparente, seulement) en font un outil de travail que tous les professionnels devront bientôt avoir.
Note de dernière minute !
entre le début de ce test et l’écriture de l’article, j’ai reçu mon exemplaire de Cubase SX. J’ai donc refait quelques tests. Aucun problème à signaler, je trouve même que le logiciel sonne mieux, mais c’est probablement psychosomatique.
Note : 19/20
Les plus : l’interface soignée et classe, les possibilités étendues, la prise en main pas si difficile, la qualité des filtres et des modulations, l’adaptabilité pas évidente mais présente, une version de démo est disponible .
Les moins : le manuel, les problèmes de désinstallation, le logiciel non francisé et c’est tout !