En juin 199...6, que le temps passe vite, Home-Studio publiait un numéro spécial, avec à l'intérieur de vrais morceaux de Fiat Lux ! Christian BRAUT nous a autorisé à reprendre ici les trucs et astuces les plus appropriés à Cubase. Pour consulter l'intégralité de cette littérature nourrissante, rendez-vous à cette adresse.
Sur un multipiste analogique, voici l'art et la manière d'obtenir une réverb qui précède le son : retournez la bande, dirigez la piste lue à l'envers vers la réverb, enregistrez l'effet sur une autre piste, remettez la bande à l'endroit. Attention : en la retournant, par exemple sur un 24 pistes, la 1 devient la 24, la 2 devient la 23, etc. L'effet est idéal sur une caisse claire, mais aussi sur une voix, avec une réverb assez courte.
Même recette, accommodée à la sauce Cubase VST. Appliquez la fonction Reverse à une "part" pour simuler le fait de retourner la bande. Enregistrez une réverb sur une autre "part", soit en interne - fader de la piste correspondante à zéro, réverb en mode "pré-fader", niveau d'envoi au maximum avant saturation, fonction Mix Audio -, soit à l'aide d'un processeur externe. Pour finir, "retournez à nouveau la bande" en appliquant à cette "part" et à celle d'origine la fonction Reverse...
En l'absence d'analyseur de spectre, il existe un moyen de vérifier qu'un mixage est équilibré. Recette : numérisez-en un passage à l'aide d'un échantillonneur, d'un Direct to Disk..., puis importez-le à partir d'un logiciel capable d'opérer une transformée de Fourier et d'afficher le résultat en trois dimensions. Vous vous rendrez ainsi graphiquement compte des carences et excès "spectraux" !
Avec tous les outils graphiques qu'offrent les séquenceurs d'aujourd'hui pour éditer les contrôleurs continus, pourquoi ne pas se constituer des "gabarits" de fade-in, de fade-out (sur un canal ou sur tous les canaux, pour les fins de morceaux), voire d'auto-pan ? On les stockera dans un seul et même "song" au sein duquel on piochera suivant ses besoins.
Vous souhaitez faire défiler les cent-vingt-huit sons de votre banque de basses pour choisir le plus adapté à votre séquence ? Afin d'automatiser cette procédure, extrayez par exemple une mesure de votre piste de basse pour la recopier cent-vingt-huit fois de suite, puis créez une autre piste sur le même canal, constituée d'autant de program changes à raison d'un par mesure (le zéro sur la mesure un, le un sur la mesure deux...). Lancez , écoutez, sélectionnez...
Le délai MIDI, que l'on générera grâce à une fonction logicielle réservée à cet effet à condition que votre séquenceur en dispose - c'est par exemple le cas de Cubase -, ou en copiant la piste à traiter pour la retarder de la durée désirée et éventuellement en atténuer la vélocité, présente sur son homologue audio un avantage indéniable : celui d'offrir la possibilité, pour l'écho, de choisir un son différent de celui à traiter. Vaste terrain d'expérimentation...
Recette pour imiter au séquenceur des arpèges de guitare acoustique. Primo : s'en référer à un livre d'accords pour jouer les mêmes notes qu'un guitariste. Secundo : programmer la séquence à raison d'une piste par corde, en prenant soin de jouer "legato". Effectivement, sur une guitare, les cordes résonnent jusqu'à ce qu'on les pince à nouveau. Crédibilité assurée !
Pour qu'une séquence mérite le label techno, commencez par prendre une texture synthétique qui use et abuse du filtre résonant, puis modulez sa fréquence de coupure et/ou sa résonance en y assignant un message MIDI (control change, aftertouch...) dont vous programmerez les variations en traçant sur votre séquenceur des courbes aux cycles assez longs.
Sur certains synthétiseurs, il s'écoule quelques millisecondes, voire dizaines de millisecondes, entre la réception d'un message de note et la production d'un son. Pour établir un diagnostic, lancez votre séquenceur, assignez une piste de rimshot ou de charley à chacune de vos machines et écoutez. Traitez la maladie en avançant les pistes des synthétiseurs retardataires jusqu'à ce que tout le monde soit d'équerre
L'affichage du tempo d'un séquenceur n'étant pas toujours d'une extrême précision, ni d'ailleurs celui d'un délai numérique, ne réglez pas les yeux fermés un écho de 500 millisecondes à un tempo de 120, par exemple, persuadé qu'il correspond à une noire. Programmez plutôt une séquence avec un instrument style rimshot, disons toutes les deux mesures, ajustez le feedback de votre délai sur une valeur élevée et affinez la durée de l'effet jusqu'à ce que la huitième répétition tombe pile avec le rimshot suivant...
Pour donner l'impression que le son s'éloigne, ou le faire reculer progressivement dans un mix, réglez le départ réverb en position "pre" et refaites l'équilibre. Baisser le fader augmentera la proportion son réverbéré/son direct, tandis qu'enlever parallèlement des aigus aux alentours de la zone de présence (3 ou 4 kHz) simulera l'éloignement...
Réaliser une automation de mixage MIDI avec un séquenceur "hard" et sans interface aucune (boîte de faders, etc.) ? C'est ce à quoi vous parviendrez grâce à la pédale de volume de votre clavier maître, en enregistrant pour chaque instrument les variations de niveau désirées sur une piste assignée au même canal.
Après avoir programmé une séquence de batterie, à raison d'une piste par élément, amusez-vous à avancer ou à reculer de quelques "tics" certaines d'entre elles - la piste de caisse claire, celle des charleys... Vous découvrirez ainsi des grooves insoupçonnés : esprit rythm & blues en retardant un rien la caisse claire, plus rock'n roll en l'avançant, etc. Idem avec une vraie batterie, à condition d'être à la tête d'un élevage de délais.
Certains séquenceurs sont pourvus de "processeurs MIDI" destinés à transformer en temps réel les messages reçus (Input Transform chez Cubase, etc.). Application possible : faire d'une pédale de sustain on/off une note-on/off pour jouer de la grosse caisse avec le pied...