Pour être treize au net, il faut bien admettre que l’Espace Cubase a raté la marche Cubase 4 : aucun test n’a été mis en ligne pour cette version. Manque de temps, manque d’envie et une version qui, si elle proposait du neuf, en proposait peut-être moins que souhaité. On va donc profiter du présent article pour revenir sur quelques innovations de la petite sœur de Cubase 5.
C'est aussi l'occasion de rappeler ce qu'est l'Espace Cubase et d'expliquer que ce test a été abordé en fonction de ce qu'est ce site. L'Espace Cubase, comme l'indique son sous-titre, est un site maintenu, en toute indépendance, par les utilisateurs de Cubase, pour les utilisateurs. Comme l'atteste l'absence de bannière publicitaire, nous ne sommes soumis ni à un service publicité, ni à Steinberg, pour qui nous avons bien entendu un énorme respect. Nous avons donc dans notre besace ce qui nous est le plus précieux : la liberté. Nous avons ce privilège de pouvoir, selon nos sentiments de simples utilisateurs, s'enthousiasmer quand Cubase nous surprend, ou nous indigner quand il nous contrarie ! Cette page n'est rédigée ni par un journaliste professionnel ni même par un musicien professionnel. Je me positionne donc en tant que simple Cubasien, avec ses lacunes et ses quelques connaissances. C'est ainsi par exemple que la partie Score ne sera pas abordée, et pour cause, je ne lis pas la musique ! Peut-être qu'un autre membre du site décidera d'en parler, la page existera alors.
Donc ! On a fait plouf plouf et j’ai été désigné volontaire pour rédiger cette revue de détails consacrée à Cubase 5. Je me magne, Cubase 6 doit déjà être en écriture et Cubase 7 à l'étude ! Dernière chose, vous pouvez cliquer sur les images pour en avoir une version XXL...
Où qu'on en est-on nous ?
Avant de m’atteler à la tâche, je suis allé me balader un peu sur les forums MAO ayant opinion sur rue. Et je dois constater que quelque chose a changé. Depuis l’origine des séquenceurs Audio / Midi, Cubase avait une place privilégiée en tant que pionnier. Et oui ! Les p’tits djeunzs, n’oubliez pas qu’avant Cubase, imaginer des petits rectangles représentatifs de la musique enregistrée aurait été une hérésie. Depuis, ce modèle est devenu un standard adopté par toute la concurrence. Aussi, quand on voulait aborder la MAO, c’était souvent, en toute logique (et non pas avec Logic !), que l’on se tournait vers l’Adam des séquenceurs. Et, il faut l’avouer aussi, souvent, à partir d’une version que je qualifierai de « Démo pleinement fonctionnelle sans limitation de durée ».
Or, depuis Cubase 4, les péteurs de dongles ont renoncé à décrypter les rouages de la protection puissante que Steinberg a développée avec le système SyncroSoft, technologie qu’ils ont rachetée depuis, d'ailleurs. La conséquence visible est que les indélicats se sont tournés vers des logiciels à la protection moins farouche et que l'on parle beaucoup moins de Cubase sur ces forums. Mais ceux qui en parlent sont ceux qui l’ont payé. Difficile vu d’ici de démontrer que ce constat est bénéfique (professionnalisation de la clientèle) ou pervers (perte de la place que Cubase avait dans les esprits). Ce manque de buzz est aussi renforcé par le fait qu’aucune démo n’est disponible. Même si on nous explique qu’une version démo est la porte ouverte au crack, beaucoup regrettent de ne pouvoir tester le logiciel avant un éventuel achat. Et on peut les comprendre, il est quand même préférable de faire un essai sur sa propre machine histoire de voir si elle supporte la charge toujours croissante. On espère sincèrement que la virginité de Cubase 4 et 5 fera gagner quelque argent à Steinberg, ce qui leur permettra d’investir dans les développements futurs. C’est mon avis, et je suis assez d’accord avec. Pour autant, nous avons interrogé Angus BAIGENT de Steinberg Allemagne, lire sa réponse ci-contre. |
Ce qu'en pense Steinberg |
Voici la machine que j’ai utilisée pour ce test :
Mode copinage ON. Cette machine a été montée il y a quelques années par notre ami Stéphane Péneau et bien qu’elle date un peu, elle n’a jamais failli. Depuis, Stéphane a ouvert sa propre société spécialisée en config MAO. Allez chez lui de notre part, il vous offrira une clé USB en chocolat de 16 Ko à la signature du chèque ! Mode copinage OFF.
Le coffret à bijoux
Toujours soigné chez Steinberg, le packaging contient deux manuels papier, plus communément appelés chez nous la « docochiottes » ! On les retrouve malgré tout en PDF sur le DVD, format qui a l’avantage de permettre une recherche de texte. Des manuels additionnels, dédiés aux plug-ins par exemple, ne sont présentés qu’au format PDF sur le DVD. En tout, on ne trouve pas moins de 4 DVD : un pour Cubase, un pour des sons à donner à manger à Halion One et deux autres DVD qui contiennent une version démo 16 bits de Symphonic Orchestra. Qui ne sera pas testée ici.
Cubase 5 est livré en version 32 et 64 bits et est toujours bisexuel, à savoir qu'il tourne sur PC et MAC. L’installation, gérée par une interface graphique très classe, est simple et rapide. Il faut bien sûr passer par la case SyncroSoft pour ajouter la licence à la clé Steinberg. Certains grincheux diront que ces protections n’emmerdent que ceux qui achètent leurs licences, pas faux, mais très honnêtement, la manip ne prend que deux minutes. Puis, on oublie qu’une clé est branchée kekpart. Contrainte minime donc et compréhensible.
Dans un premier temps, j’ai installé Cubase 5 à coté de ses deux prédécesseurs. Aucun souci, le petit dernier récupère les préférences de Cubase 4 et trouve le chemin des plug-ins. Rien à redire. Au-delà, je me suis rendu compte, concernant les presets d’effets et de VSTi, qu’il y en avait un peu partout sur mes disques durs, dans Program Files et Local Settings notamment. Du coup, j’ai eu envie de ranger un peu ma chambre, j’ai tout viré pour ne réinstaller que Cubase 5.
Au premier lancement, bien plus rapide qu’avant, me semble-t-il, j’ai eu un doute, l’interface est a priori identique à celle de Cubase 4, à se demander quelle version on vient de lancer ! Puis, en regardant d’un peu plus près, on note un petit bouton de plus par ci, un zigouigoui de plus par là. Quant à l’esthétique, on aime ou pas, vos impressions resteront les mêmes que sous Cubase 4. Seul « reproche », mais qui est inévitable : à force de vouloir des fonctions supplémentaires, il faut bien trouver la place où caser les boutons qui y donneront accès. Le résultat est que les dits boutons sont parfois de quelques pixels carrés seulement, pas facile à localiser si on a une acuité visuelle qui ferait ricaner une taupe.
Première épreuve : ouvrir un projet issu de Cubase 4. Rien à signaler, on retrouve tous les paramètres, on lance la lecture et on peut travailler sur ce projet comme on l’aurait fait avec la version précédente. Attention ! Quand on enregistre le projet au format Cubase 5, il ne pourra plus être ouvert par une version antérieure. De la même façon, il n’est plus possible depuis Cubase 4 d’ouvrir un fichier issu de la génération VST ! Mais il y a une solution. Steinberg permet d’utiliser un Cubase SX 3 dès lors qu’un Cubase 4 ou 5 est présent sur le dongle. Il suffit donc de récupérer un SX 3 sur le serveur FTP de Steinberg et de l’installer. Il faudra alors ouvrir le fichier VST avec SX 3, l’enregistrer dans son format pour ensuite l’importer dans un Cubase 4 ou 5. Bien sûr, la solution peut sembler lourde, mais elle a le mérite d’exister.
La première crainte que l’on a dans ce genre de situation est l’éventuelle gourmandise en ressources CPU de la nouvelle mouture. Les processeurs évoluent et les développeurs en profitent bien sûr pour nous proposer des fonctions qu’une génération de processeurs plus anciens n’aurait su assumer. Le prix à payer est la trop rapide mise au rebut d’une machine qui faisait pâlir de jalousie nos potes quand on l’a acquise ! Concernant Cubase 5, sur un projet Cubase 4, je n’ai noté aucun écart notable. Par contre, le nouvelle Reverb à convolution est, elle, redoutable en la matière et me fait savoir qu’il serait temps que j’envisage un upgrade de ma machine. Même si la version 5.01 a amélioré ce point, cette Reverb reste impitoyable pour un processeur que l’on pourrait considérer à ce jour comme un peu mou de la rotule.
Faire le tour des toutes les nouveautés sera impossible car il y en a une sacrée brouette. Je vais donc opérer une sélection qui sera purement subjective. Mais c’est moi qui écris, je fais donc ce que je veux !
Retour sur Cubase 4
Profitons de cette page pour revenir sur les innovations majeures de Cubase 4. En premier lieu, le Control Room. Cékoidon ? Dans un vrai studio, avec une vraie console, de vrais câbles et du vrai hardware, outre les moniteurs de la cabine, il y a d’autres circuits que le son emprunte. En vrac, on peut citer, le circuit « Talk » qui permet au réalisateur de communiquer avec le musicien via un micro, des sorties auxiliaires qui permettent de réaliser un mixage autre que le principal en fonction des besoins de celui ou celle qui a le casque sur les oreilles. Exemple type, le métronome que le batteur aimerait avoir dans le casque. Cubase 4 a donc répondu à ces besoins avec le Control Room. Quatre circuits de monitoring allant du Mono au 6.0 peuvent être utilisés, 4 mixages auxiliaires sont envisageables. S’y ajoutent un circuit casque et un circuit « Talk ». Bien entendu, pour pouvoir bénéficier de ces fonctions puissantes, il faut d’une part disposer d’un ordinateur culturiste et d’une interface Audio avec de très nombreuses entrées et sorties. Ne disposant pas d’un tel matériel, j’avoue ne pas avoir testé le Control Room et me contenter d’en signaler l’arrivée.
Autre héritage de Cubase 4 et non des moindres, la MediaBay. Il s’agit d’un gestionnaire de sons, mais dans le sens large du terme. Outre les fichiers Audio, Midi et Vidéo, la MédiaBay répertorie également :
Certes, les presets d'effets et d'instruments existaient auparavant, mais ils sont maintenant centralisés dans une unique interface. Chaque entrée peut être « tagguée », c’est à dire catégorisée. Exemple, une boucle de batterie sera marquée comme étant une « Hihats Expérimentale dans le style Pop » et pourra ainsi être rapidement localisée par un système de filtres de recherche plutôt bien roulé. La MédiaBay est donc une base de données qui devient vite indispensable tant il est confortable d’y puiser une combinaison d’effets pour un instrument en particulier ou un VSTi avec tous ses paramètres enregistrés. Si Cubase 4/5 est livré avec de très nombreux préréglages et samples, il est enfantin d’y ajouter une entrée, soit en y faisant glisser un fichier multimédia soit en y enregistrant ses propres préréglages.
En parcourant ce copieux contenu, la pré-écoute est possible (sauf pour les effets VST3) et un double clic ou un bête glisser-déposer de la MediaBay vers le projet le rendra utilisable immédiatement. La véritable question est : comment a-t-on pu s’en passer jusqu’à maintenant ?
Passez-moi l'expression
Si ce nouveau protocole made in Steinberg arrive à s’imposer comme standard, comme autrefois VST et ASIO l’avaient réussi, cela pourrait faire très très mal. Il s’agit de gérer des articulations en Midi. Les articulations sont toutes les nuances de jeu que propose un instrument : bend, glissando, harmonique pour la guitare, archet, pizzicato pour un violon, trompette que l'on bouche etc. Il faut distinguer deux sortes d'articulation :
Une illustration sonore sera plus parlante, je l’ai repiquée sur les démos présentes sur le DVD ! Ecoutez cette guitare nylon jouée par Halion One.
Plate et peu réaliste, n’est-ce pas ? Imaginons alors que pour chaque note, différents samples soient disponibles dans la banque sons, note étouffée, harmonique, glissando etc., et qu’il soit possible de les déclencher par un simple message Midi mais qui serait d'un type particulier comme un KeySwitch, un Program Change ou un changement de canal Midi. Il suffit d’ajouter une VST Expression accolée à une note. Et ça donne :
Déjà mieux, non ? Partant de là, plusieurs possibilités :
Les VST Expressions sont stockées sous forme de Maps, on les sauvegarde en tant que telles, en tant que préréglages de piste ou comme un préréglage de VSTi. HALion One est d'ailleurs livré avec quelques Maps que l'on repérera grâce au VX contenu dans le nom du préréglage.
Concevoir une Map n'est pas vraiment aisé mais pas non plus hors d'atteinte, il faut juste un peu de temps et de patience. En résumé, on choisit quel instrument Midi est visé, on ajoute une case son à laquelle on associera l'un des événements Midi listés plus haut, événement qui sera ensuite défini comme étant une direction ou un attribut et enfin, on lui affectera un nom ou un symbole graphique, très utile dans le Score.
L'insertion d'une VST Expression peut se faire dans un éditeur Midi : le Score pour ses adeptes, l'Editeur Piano Roll pour ceux qui préfèrent le dessin ! Mais il est aussi possible d'affecter une VST Expression à un contrôleur Midi, quel qu'il soit.
Je me suis quand même demandé quel intérêt j'avais à me bricoler des Maps pour HALion String alors que les KeySwitches me convenaient jusqu'alors. Stéphane Péneau m'a alors donné un nombre d'arguments imparables, je le cite :
Autant dire que Stéphane a donné là de quoi convaincre n'importe qui, de l'intérêt des VST Expressions !
Pour les moins téméraires, l'idéal serait que chaque VSTi soit livré avec ses Maps. Or, à ce jour, il y en a peu, même si certains s'y sont déjà mis : sur le site de Steinberg, on peut déjà télécharger des Maps pour Vienna Symphonic Library, espérons que d’autres suivront. Est-ce que les éditeurs se plieront à cette nouvelle norme ? Est-ce que la concurrence l'adoptera ? C'est là l'un de ces paris que Steinberg a déjà osés plusieurs fois, avec succès. Il serait dommage que cette technologie sombre dans l'oubli car je vous laisse imaginer les possibilités sur un ensemble de cordes par exemple, ou pour tout instrument particulièrement expressif, quand une simple VST Expression permettra de passer de pizzicato à légato en ajoutant une seule donnée Midi. Banques sons gigantesques et expressives + moyens de les manipuler facilement devrait ouvrir de belles perspectives. En tout cas, un rapide sondage sur notre Mailing-List démontre que cette nouvelle fonction est parmi celles que les Cubasiens préfèrent.
Melodyne inside
Si je vous dis Melodyne, ça vous parle ? Ce logiciel qui permet de retoucher la justesse d’une note en Audio... Une telle fonction a été ajoutée à Cubase 5 sous le nom de VariAudio. Prenez un fichier Audio monophonique et laissez VariAudio l’analyser. Chaque notre sera repérée et représentée graphiquement avec le nom de sa note. Il suffit alors de s’en saisir et de la déplacer ! Bien évidemment, si la correction est sévère, le résultat pourra être plus ou moins flatteur à l’oreille. De la même façon, si les notes à analyser sont liées, le logiciel aura quand même un peu de mal à en faire le découpage précis, bien qu'on puisse le peaufiner. Je dirai donc que VariAudio, aussi efficace soit il, doit être réservé à un usage modéré et de préférence sur des passages où les notes sont détachées les unes des autres. J’ai fait le test sur une voix, ça fonctionne correctement pour peu que le phrasé ne soit pas trop rapide. J’ai ensuite tenté deux petites expériences. D’abord sur une piste de guitare où les notes étaient volontairement très distinctes, le tout avec un son de Strat pas trop boueux.
De quoi transformer une gamme de mineur en majeur ! Deuxième épreuve, même chose mais joué bien plus vite et avec un son de type disto pleine de lipides. VariAudio a détecté proprement 50 % des notes mais s’est un peu pris l’algorithme dans le tapis pour le reste, ce qui n’est pas choquant. Je maintiens donc la conclusion énoncée plus haut, fonction fiable mais à utiliser avec parcimonie sur du propre. Personnellement, je préfère refaire une prise quand la précédente est perfectible car, à mon sens, un musicien doit jouer juste et un chanteur chanter juste ! Mais on sait très bien qu'à trop travailler sur un projet, on finit par perdre de la précision dans la perception. Si une fausseté se révèle alors que le musicien ou le chanteur est à 600 kilomètres, VariAudio sera alors salvateur (Dali !). Ah oui ! VariAudio peut aussi transformer votre Audio en Midi !
Dans un même genre différent... Quoi ? Elle est pas bien cette phrase ? Je disais donc, dans la même lignée, on trouve le plug-in Pitch Corrector qui est censé faire un peu la même chose mais en temps réel. J'ai fait de nombreux essais sur des pistes de voix et de guitare, légèrement fausses pour l'occasion. J'avoue que je n'ai pas obtenu de résultats convaincants bien que j'aie tenté de jouer sur les réglages disponibles. Par contre, j'ai trouvé ce suppo très amusant dès lors qu'il s'agit de simuler les effets dévastateurs d'un acide ! Plus sérieusement, il est vrai que l'on peut obtenir là des résultats assez créatifs, d'autant que le plug-in peut être commandé en Midi à la sauce Vocoder.
Automation : tombez dans le panneau
Je me suis d'abord demandé à quoi pouvait bien servir cette palette qui ne faisait qu'encombrer un peu plus mon modeste 17 pouces. J'ai donc pris la Docochiottes à la page adéquate, me suis mis devant mon PC (NDC : T’as le portable sur les genoux… ? ;-) ) et j'ai farfouillé. Et j'ai très vite compris la puissance de ce nouvel outil (re-NDC : Humm...)
Quand vous travaillez sur un projet à l'embonpoint non négligeable et qu'il faut sans cesse chercher la piste sur laquelle travailler, fouiller parmi les tonnes de pistes d'automation pour trouver celle que l'on veut modifier devient rapidement usant. Le Panneau d'Automatisation est une sorte de QG de l'automation qui donne un accès immédiat aux principales fonctions. Il faut bien comprendre que l'action du panneau est globale, elle va affecter toutes les pistes et non pas une seule. Outre le choix entre les trois modes d'écriture, on pourra activer l'écriture et/ou la lecture pour toutes les pistes et ce, pour les principaux paramètres que sont Volume, Pan, EQ, Sends, Inserts et Mute. Il existe un dernier bouton nommé Others, censé gérer tous les autres paramètres. J'ai tenté le coup avec la résonance d'HALion One sans que rien ne se passe, le paramètre restait en lecture ou écriture quoi que je fasse de ce bouton. Bogue du bidule ou incompétence de ma part ? A voir !
Le panneau gère aussi l'affichage, et là c'est du pur bonheur, quand d'un simple clic il devient possible d'afficher ou de masquer les principaux paramètres de toutes les pistes. Finis les clics de mulot en tout sens pour obtenir le même résultat.
Enfin, il est proposé quelques fonctions supplémentaires dont une à laquelle il faudra prendre garde : la suppression de toutes les automations du projet ! En effet, la commande s'exécute sans aucune alerte. Certes, l'Undo sera là pour vous sauver, mais quand même. Bien évidemment, le panneau est configurable pour ce qui est de son affichage et des raccourcis peuvent lui être affectés.
Bien vu donc, encore une nouveauté qui semble plaire aux utilisateurs. Mais vu la taille de la palette et sa manière de toujours rester en avant-plan, elle peut sembler envahissante. La seule issue sera alors de travailler avec deux écrans, il y a bien longtemps qu'un seul ne suffit plus !
Export piste par piste !
Ca y est, c’est enfin fait ! Il est enfin possible d’exporter un mixage en obtenant un fichier distinct pour chaque piste Audio et VSTi. Si vous devez transférer vos fichiers « à plat » dans un studio qui utilise un tout autre système (quelle idée !), finies les exportations piste par piste ou les bidouilles à la sauce OMF. On sélectionne les pistes Audio et VSTi voulues, on choisit Exporter Pistes Sélectionnées dans le menu fichier, on choisit le dossier de destination et on opte pour « Copier les fichiers ». On trouvera sagement rangés dans un sous-dossier « Media » les fichiers Audio. Un fichier XML est aussi créé pour faciliter la réimportation dans un Cubase ou un Nuendo. Peut-être est-ce moi qui n’ai pas su l’utiliser, mais à l’importation d’un projet ne comportant pourtant que quatre pistes Audio, le programme m’oppose un « Echec de l’analyse de fichier ».
Un clavier pour remplacer un clavier
Nouveauté sans prétention mais que certains demandaient : il est maintenant possible d'utiliser le clavier de l'ordinateur en lieu et place d'un clavier Midi. Mouais... Je suppose que quand on investit dans un tel logiciel, on prévoit de lui adjoindre le minium vital, c'est à dire une interface audio digne de cette appellation et un clavier Midi, même modeste. Malgré ma frilosité, on peut envisager un usage particulier à cet outil : coucher rapidement une idée alors que l'on est en mode nomade sur un ordinateur portable. Je signale donc cette babiole pour ceux qui l'attendaient mais je préfère nettement mon vieux D50, même si je ne l'emporte jamais dans le train ou l'avion !
Pistes tempo et signature
Ah, petit retour vers Cubase VST ! Si SX et ses successeurs disposaient de tels outils, ils étaient logés dans un éditeur distinct, ce qui impliquait une fenêtre de plus ouverte parmi les dizaines déjà nécessaires. Steinberg est allé au plus simple, une piste Tempo et une piste Signature que l’on insère dans la fenêtre principale et que l’on édite comme n’importe quelle autre piste. Les signatures se gèrent comme les marqueurs là où le tempo se dessine comme une automation, bien vu et propre.
Elle est ma REVerence à mooooiii !
Côté suppos, je commencerai par celui qui manquait cruellement à Cubase : une Reverb à Convolution. De quoi s’agit-il ? D’une Reverb qui va utiliser, non pas un calcul savant, mais une empreinte Audio capturée dans un endroit précis, une église, un studio, une salle de concert ou je ne sais quel autre endroit plus ou moins incongru. La qualité de la réverbération sera donc avant tout liée à celle des impulsions utilisées. La bonne nouvelle est que le bouton Import permet de charger rapidement une empreinte de dix secondes maximum. Quelques paramètres bien sentis sont là pour peaufiner le tout, une section Reverb avec ses réglages habituels, Pre-Delay, Time, Size etc., et une section EQ. A noter que ces deux sections sont compatibles Surround et qu’il est possible d’avoir des réglages différents pour les HP avant et arrière. Il est aussi possible de délimiter la partie de l’impulsion qui sera « jouée ». Bref, quand on a goûté à cette Reverb, difficile de revenir à un plug-in basé sur un algorithme. Pour peu que l’impulsion soit de qualité, le résultat est vraiment superbe. Le prix à payer est une consommation CPU qui met mon PIV 2.8 Ghz à rude épreuve. Bah, le « Freeze » d’une piste n’a pas été inventé pour rien !
LoopMash
Il s’agit d’un Instrument VST un peu particulier qui ravira tous ceux qui aiment tripoter des boucles, quelles qu’elles soient. Pas facile à expliquer ce truc ! Disons que c’est un mini séquenceur dans lequel on peut charger des fichiers Audio (à partir de la fenêtre Projet, de la MediaBay ou de l’Explorateur / Finder), celle chargée sur la première ligne étant considérée comme la piste maîtresse. Le programme analyse chacune des boucles, non pas dans leurs caractéristiques sonores mais plutôt en mettant en évidence les dominantes rythmiques. Il considère ensuite quelles sont les affinités entre ces boucles, il ne reste plus qu’à déterminer qui domine qui pour que la caisse claire de la piste 1 s’efface devant le coup de gong de la piste 5. Partant de là, en jouant sur le choix des boucles et sur leur dosage, il devient possible de se bricoler des loops de toutes pièces. Sincèrement, dans le style de musique que je pratique, du Pop / Rock principalement, je n’utiliserai jamais ce suppo mais ses possibilités me font songer que d’autres, adeptes de musique de danse de jeunes, y trouveront un attrait certain.
Groove Agent One
Son nom pourrait faire penser à une version sans sucre de Groove Agent mais non, il faut plutôt cherche du côté de LM7 pour avoir une idée de quoi il s’agit. Ce n’est « qu’un » modeste lecteur de samples de batterie. Je n’en dirai pas plus, Vincent Sermone l’a déjà fait ici.
Midi sous contrôle
Cet outil ne va ni révolutionner la MAO ni justifier le passage à Cubase 5, je l'ai même découvert par hasard en fouillant. Mais je dois dire que je l'aime bien, celui-là ! C'est un petit suppo Midi qui surveille et affiche les données Midi entrantes et sortantes pour une piste donnée. Mine de rien, cela peut aider à comprendre pourquoi une piste qui devrait faire un blong joue un bling, à cause d'un foutu événement superflu ou manquant.
Tarifs
Est-ce un effet de la concurrence ou de la virginité retrouvée, ou bien encore une combinaison des deux, mais il est à remarquer que le prix de Cubase a plus que sensiblement baissé. On trouve Cubase 5 à 540 €, la version Studio (ex SL) à 400 €, quant à la mise à jour, elle vous délestera de 199 €. Bien sûr, on peut trouver la facture encore un peu trop salée. Il suffira alors de se demander combien coûterait l'achat de tout le matériel nécessaire à autant de possibilités pour soudainement trouver Cubase abordable.
Conclusion
Beau, stable (pas réussi à le planter une seule fois), bourré de nouveautés bien pensées, cette mise à jour est un aboutissement de cette génération post SX tout en en étant l’héritière. Certains diront peut-être que Cubase 4 était de trop et que ses quelques apports auraient pu figurer dans Cubase 5 pour le prix d’une seule mise à jour, on ne pourrait leur en vouloir. Par contre, Cubase 5 mérite son titre honorifique de mise à jour majeure, ce qui précède le démontre, j’espère.
Il est, je suppose, de plus en plus difficile pour Steinberg de se distinguer : les produits concurrents sont à peu près équivalents, un tel fait ceci mieux que tel autre etc. Par contre, d'autres offrent des packages d'instruments virtuels plus conséquents et surtout de qualité supérieure. Cubase n'offre que le tarif syndical, quelques synthés pouépouéteurs, un HALion One dont les sons vont de bons à médiocres, rien de plus. C'est d'autant plus dommage que le catalogue Steinberg est plutôt touffu, de quoi étoffer l'offre Cubase en y ajoutant quelques gâteries du genre HALion, le vrai, ou un Groove Agent 3 par exemple.
Cubase a souvent été pionnier et doit, à mon humble avis, le rester car entre les concurrents directs tels que Logic et Sonar, et les logiciels à l’ambition initiale plus modeste mais qui ont su évoluer et séduire, seule l’innovation pourra attirer le musicien vers Cubase plutôt que vers un autre séquenceur. Avec les VST Expressions, Steinberg démontre qu’ils savent encore produire de la valeur ajoutée en proposant une technologie ouverte aux développeurs tiers. Je crois que tout le pari est là : rester une locomotive et non pas se contenter d'une place de wagon, fût-il de première classe.
Remerciements
Je remercie Angus BAIGENT, responsable chez Steinberg Allemagne des relations avec la presse. Je le remercie d'abord de porter un prénom pour lequel j'ai une tendresse certaine, mais aussi pour avoir mis une version de test à notre disposition et enfin pour la disponibilité dont il a fait preuve à chacune de nos interrogations...
Configurations requises
Lâchement copiées/collées à partir du site de Steinberg France, ces configurations semblent être le minimum vital. Ne perdez pas de vue que vous n'utiliserez probablement pas Cubase seul et que les incontournables VSTi et autres effets que vous lui adjoindrez ne feront que renforcer le besoin en testostérones de votre ordinateur.