Et voilà ! Comme tous les deux ans, voici le Cubase nouveau, 6ème de sa génération dont je rappelle la généalogie : la série SX qui va de 1 à 3, puis la série Cubase qui va maintenant de 4 à 6.
Alors bien sûr, alors que tous les séquenceurs de cette gamme en sont arrivés à une maturité certaine, on se demande ce que les éditeurs pourraient bien inventer pour nous encourager à lâcher les 150 euroballes réclamés pour une énième mise à jour. Sans que cela représente une révolution comme l'a été l'arrivée des Instruments VST par exemple, Cubase 6 propose son lot de nouveautés qui savent se rendre rapidement indispensables.
Pour que les choses soient claires, ceci n'est pas un test poussé, mais une revue des nouveautés dont certaines seulement ont été testées...
Environnement de test
J'ai profité de cet article pour inaugurer un nouveau PC monté par Casawave. En voici les principales caractéristiques :
Autant dire que ça tourne sans aucun accroc !
Les différentes versions
Elles changent de noms, mais les différentes versions, 3 en tout, sont ce qu'elles ont toujours été :
Installation et impression générale
Rien de neuf côté installation. On suit les instructions, on met à jour le dongle et basta. Cubase 6 est doublement bi-sexuel, à savoir qu'il fait aussi bien chez Microsoft que chez Apple, en 32 et 64 bits. J'ai opté pour l'utilisation de la version 32 bits sous Windows, cela correspond mieux à mon usage qui n'abuse pas des énormes banques de samples disponibles de nos jours. Si certains ont eu des soucis avec le VST Bridge, de mon côté, aucun problème, tous mes plug-ins, même les plus anciens, tournent aussi bien en 32 qu'en 64 bits et ce en toute transparence. Par contre, j'ai noté que la version 64 bits tirait bien plus sur le processeur.
Cubase 6 se range dans son propre dossier et peut cohabiter avec toutes les versions précédentes. Bien pratique quand on a des projets importants en cours, que l'on craint de faire de grand saut et d'y perdre du temps. Pour autant, j'ai pu ouvrir des projets issus de Cubase 4 ou 5 sans rencontrer d'incompatibilités. Sur PC en tout cas. Sur mon MacBook, l'aventure a été plus aventureuse ! Pas du fait de Cubase, mais du fait de certains plug-ins (BFD pour cafter) qui fait planter le séquenceur lors de certaines manips de base. Dommage. A part ça, Cubase 6 est parfaitement stable, aucun plantage, il est fluide, agréable et très fiable.
Comme toujours, une nouvelle version s'accompagne d'un petit coup de gloss et de fond de teint. J'avoue que j'apprécie le look général de Cubase 6 qui me semble beaucoup lisible que les versions précédentes. Les nuances peuvent toujours être retouchées dans le préférences.
Dernière précision qui ravira les défenseurs des arbres et des petits animaux, mais qui agacera les adeptes de la "Docochiottes": le manuel papier, c'est fini, seule la version PDF est fournie. Dommage, j'amais bien feuilleter le bouquin dans les transports et mettre ensuite en application ce que j'avais lu. Accessoirement, le manuel papier était aussi une vraie valeur ajoutée par rapport aux versions tombées du camion. J'espère que Steinberg changera de stratégie à l'avenir...
Thérapie de groupe
Steinberg a particulièrement gâté ceux qui travaillent sur des pistes de batterie nombreuses et surtout, pas très en place. Imaginons que vous vous trouviez avec x pistes audio de batterie, une pour chaque élément de l'instrument. Imaginons ensuite que la caisse claire ait un groove, disons, très très fluctuant. Pas de souci ! Il suffit de combiner quelques (nouvelles) options d'édition pour y remédier avec une facilité qui nous fait dire ensuite : "Trop facile, j'ai dû oublier kek chose..." Opérations successives :
Les doigts dans la multiprise
A moins d'avoir un talent qui fait que tout le monde vous surnomme "One Take", je parie que vous faites plusieurs prises pour une voix, un solo de guitare ou de triange. Un coup un peu faux (surtout au triangle), un coup pas très en place, un coup le téléphone qui sonne etc. De tout temps, Cubase a permis de trier parmi plusieurs prises d'un même passage. L'ergonomie de ces fonctionnalités a élovué de version en version. Si je dis "Lane", ça devrait parler à ceux qui ont pratiqué les versions antérieures à SX. Je pense à Bob, surtout. Car quand on dit plusieurs prises, Bob dit Lane... Puis est venu le mode empilement des versions SX (je crois). Pour Cubase 6, autre méthode, simplissime. Lors d'un enregistrement en mode Cyble, une "Sous-Piste" est créée à chaque retour de la tête de lecture au locator gauche. 7 prises, 7 sous-pistes. Ensuite, on active la prise que l'on souhaite utiliser tout bêtement en cliquant dessus. C'est tellement pratique et évident qu'on se demande pourquoi Steinberg n'a pas commencé par ça. A l'usage, pour qui comme moi fait surtout des prises de voix et de guitare, c'est tout bonnement devenu le nouvel outil Cubase 6 que j'utilise le plus. Merci Charly !
Amplis embarqués
J'en ai testé un paquet, mais aucun logiciel de ce type ne m'a jamais convaincu. Comme tous les gratteux, je suis très très chatouilleux dès qu'il s'agit du son. Et donc, très exigeant. Au cas où certains auraient oublié, Steinberg ont été parmi les premiers, voire les premiers, à pondre une simulation logicielle pour guitare, il s'agissait de VST Warp et c'était en 2002. Steinberg n'a pas poussé plus loin que ce premier essai et a laissé, comme parfois, la concurrence développer le sujet. Depuis, d'autres logiciels bien plus complets ont vu le jour et ont charmé certains. Perso, je suis resté sur du concret, avec parfois de la simulation hardware comme le SansAmp.
Quand j'ai lu que Cubase 6 embarquait un nouveau logiciel reproduisant amplis, baffles et effets, j'ai un peu ricané, d'autant que je suis l'heureux propriétaire d'un Axe FX Ultra depuis un an ! Autant dire qu'il en faut pour qu'un simple logiciel me convainque. Et paf, une petite claque dans la tronche de mes a priori, le VST Amp Rack (admirons l'audace de son appellation), fait parfaitement ce pour quoi il est fait : disposer dans Cubase de sons de guitare plus que corrects, sans avoir à brancher ampli et micro de reprise, ni rack complexe. On a sous le mulot les sons les plus courants, exploitables, permettant de coucher une idée au moment où elle nous vient. On pourra par la suite refaire les prises avec le matos habituel, ou bien garder celles faites avec VST Amp Rack, car une fois mixé, le plug-in peut très bien trouver sa place.
Toutefois, et c'est toujours ce point qui m'a fait renoncer à ces solutions logicielles, ne vous attendez pas un rendu parfait et à une grande expressivité en solo, notamment avec des sons très saturés. Le bruit de fond est important et il manque ce petit truc spécifique aux amplis, ce petit côté lampes que seuls quelques racks récents arrivent à presque reproduire. Malgré tout, VST Amp Rack a le mérite d'exister et rendra quelques menus services...
Voici un exemple Audio, mal joué, mal mixé et pas en place :-) C'est bricolé en 5 minutes avec un MidiFile trouvé gecépuhou. C'est juste histoire de comparer deux simulations. L'une avec VST Amp Rack, l'autre avec l'Axe FX. Simulations très proches sur le papier, ampli Plexi et enceinte Marshall. Aucun effet à part la reverb dosée de la même façon pour les deux prises. Guitare utilisée : Strat American Standard 1991 équipée de micros HepCat Serie L :
Je vous laisse juger des différences, perso, mon choix est fait...
HALion Sonic SE
Ce VST Instrument est né de la copulation entre Hyper Sonic et HALion One. Il reprend l'interface du premier et la banque son des deux. Aujoud'hui, du fait de la concurrence entre les leaders du marché, il est inconcevable de livrer un séquenceur de ce niveau sans la banque son qui va bien. C'est tout bénéf' pour nous ! Donc, Steinberg s'est rangé derrière ce constat et livre Cubase 6 avec HALion Sonic SE. L'interface est celle d'Hyper Sonic, très pratique et intuitive et les sons proposés, au nombre confortable de 900, couvrent tous les besoins, tous les styles, le tout avec une qualité qui les fera trôner au milieu de vos mixages. Evidemment, certains sons se laisseront tripoter par les VST Expressions évoquées plus bas.
L'édition se limite aux Quick Controls issus d'Hyper Sonic, qui vous laisseront triturer quelques paramètres imposés. Pour les flemmards du sampling comme moi, c'est bien suffisant. Ceux qui passent leurs nuits à filtrer, pitcher, shifter etc, se tourneront vers la version complète pour laquelle une remise de 50 euroballes leur sera offerte s'ils ont acheté Cubase 6.
Le plug est multicanal et multitimbral 16 canaux et se révèle très économe avec les processeurs. En fouillant un peu dans l'interface, on se rend compte que le plug n'est pas si limité que ça : il dispose de sa propre batterie d'effets interne et sort sur 16 voies Audio et Stéréo. Pas mal.
J'en profite pour signaler que la Media Bay, où l'on retrouve les sons de HALion Sonic, a subi un gros lifting et qu'il est maintenant possible de stocker toutes les données sur un support externe. Idéal quand on doit se rendre chez un pote pour finaliser un projet et que ce pote ne dispose pas de tous nos outils.
Enfin, il faut signaler que HALion Sonic étant de la race des VST 3.5, il sera permis d'attribuer n'importe quel contrôleur à n'importe quel paramètre grâce à la très commune fonction "Midi Learn". On a presque faille attendre :-p
Toujours temps pour le Midi...
Cubase a d'abord été Midi, puis a intégré de plus en plus d'Audio, au point de devenir une plateforme direct-to-disk disposant aussi de puissantes fonctions Midi. L'arrivée des instruments virtuels a permis à la norme Midi de ne pas mourir, sans pour autant évoluer. En effet, l'instrument VST, s'il repose sur du calcul ou de la lecture de samples, est piloté par Midi. De coup, Cubase continue d'évoluer côté Midi, par petites touches, certes, mais de façon certaine et régulière.
Cubase 6 ne boude pas le Midi et ajoute à sa panoplie déjà bien garnie quelques nouveautés plutôt bienvenues. Voici la liste des choses les plus marquantes :
Alors ? Hein ? Alors ?
Avis perso qui n'engage que moi :
Configurations requises
Les besoins de Cubase 6 suivent l'évolution du matériel et des systèmes d'exploitation. Côté matériel, les recommandations semblent modestes et opter pour une machine bien plus puissante permettra probablement d'être plus à l'aise, plus longtemps. Par contre, côté OS, ça ne rigole pas, c'est Seven ou Mac OS X 10.6 et rien d'autre.