Nous avons vu dans le chapitre précédent que la notation musicale était essentielle pour communiquer entre musiciens quand on n'a pas d'oreille.
Si la notation musicale n'existait pas, certains musiciens célèbres tels que Michel Béroff, les s?urs Laebecke, Barbara Hendrix, et bien d'autres seraient obligés de se consacrer à autre chose.
Je disais donc que le manque de solfège ne devait pas complexer ceux qui le subissaient. J'en connais bien qui maîtrisent le solfège mais qui sont incapables de chanter en place. Par ailleurs une amie cantatrice s'est faite renvoyée d'une audition pour avoir raté une croche dans une ?uvre de Fauré. Debussy, lui se fait renvoyer du Conservatoire de Paris après avoir eu les pires notes en harmonie. Oui ! Vous avez bien lu, Debussy dont le célèbre " Après midi d'un faune " marqua le début de l'ère contemporaine dans l'histoire de la musique.
Or si la partition peut faire des miracles au point de faire vivre de la musique des " Sans-tripes-sans-oreilles-et-fiers-de-l'être ", nous allons cependant récupérer cette béquille magique pour les handicapés de la feuille pour aller le plus loin possible dans le domaine de tout ce qui vibre entre 20 et 20.000 cycles par seconde. Et tout cela grâce à cet outil merveilleux de composition et d'apprentissage qu'est Cubase dont même les concepteurs n'ont pas conscience de sa portée et de ses possibilités.
Tout d'abord la musique, telle que nous la concevons dans notre culture occidentale (il y en a d'autres, mais je ne saurais pas en parler longtemps) est composée de 120 notes, de la note la plus grave audible (environ 20 Hz) à la plus aiguë (environ 20.000 Hz).
A chaque fois que la fréquence double nous passons à l'octave supérieure. C'est à dire que la note est la même mais avec une sonorité plus aiguë. Sachant qu'il y a 120 notes nous pouvons calculer le nombre d'octaves.
20 - 40 - 80 - 160 - 320 - 640 - 1280 - 2560 -5120 - 10240 - 20480
Ce qui fait 10 octaves. Cependant les extrémités n'ont pas beaucoup d'intérêt musical, au moins du point de vue de la musique traditionnelle comme pour le piano. C'est pourquoi dans le piano on élimine l'octave inférieure (surtout pour des raisons d'économie car les cordes seraient trop longues et la caisse trop volumineuse) et les deux octaves supérieures. C'est pourquoi un piano n'a que sept octaves (85 ou 88 notes).
Les dix octaves du spectre musical sont divisées en demi-tons. Un demi-ton est la plus petite distance entre deux notes ressenties comme justes pour notre oreille occidentale.
Dans un piano, un intervalle d'un demi-ton est matérialisé par la distance entre une touche blanche et la touche noire immédiatement supérieure ou inférieure. Dans une guitare, un demi-ton est matérialisé par l'intervalle entre deux divisions consécutives.
Certains instruments ne possédant pas de divisions, tel que le violon, permettent de faire des intervalles inférieurs à un demi-ton, mais ils ne sont pas utilisés car dans la musique occidentale, ils sont perçus comme étant de notes fausses.
Si nous jouons de façon ascendante sur un piano, de façon à jouer sur les touches noires et blanches (ou sur une guitare, division par division), nous entendrons ce que l'on appelle une " gamme chromatique ".
La gamme chromatique possède toutes les notes (sept touches blanches et cinq touches noires sur un clavier), ce qui représente douze notes par octave.
Notes et Gammes
Les premiers musiciens qui ont commencé à travailler avec les premières gammes ont compris l'intérêt de garder quelques notes et d'en écarter d'autres ; ils faisaient une sélection de certaines notes pour constituer ainsi une palette de sons dont ils ne devaient pas déborder. C'est ainsi que les premières gammes musicales sont nées.
Pour construire une gamme, il suffit de prendre certaines notes et d'en écarter d'autres et de se dire " maintenant, je ne vais jouer qu'en utilisant les notes que j'ai choisies et je ne touche surtout pas (ou exceptionnellement) aux autres ".
Il y a des centaines de gammes musicales. La plus connue est la gamme de Do majeur. Et pour cause. La plupart des instruments de musique sont construits pour que la gamme de Do majeur soit la plus simple à jouer.
Sur un piano les notes de la gamme de Do majeur sont matérialisées par les touches blanches et elles s'appellent Do-Ré-Mi-Fa-Sol-La-Si. Tandis que les touches noires reçoivent des noms qui font référence aux notes voisines, Do # (dièse) ou Ré b(bémol), etc.
Une question qui revient souvent : pourquoi dans certains cas, on appelle une note Do# et dans d'autres Ré b ?
C'est le nom qu'une note reçoit en fonction de la note qu'elle remplace, nous verrons cela en détail lorsque nous verrons les tonalités.
Imaginez : dans une entreprise, Monsieur Dupont est formé pour remplacer soit le trésorier, soit le chef du personnel. Et bien ! En cas d'absence, M. Dupont sera M. le trésorier ou M. le chef du personnel !
Cet exemple n'est pas aussi pittoresque qu'il n'y paraît. Dans l'entreprise, ce qui compte n'est pas la personne de M. Dupont lui-même mais le rôle qu'il y joue : soit de trésorier, soit de chef du personnel.
Or retenez bien ceci : " DANS LA MUSIQUE, LES SONORITÉS ABSOLUES DES NOTES NE COMPTENT PAS, CE QUI COMPTE EST LE RÔLE QUE CHAQUE NOTE JOUE PAR RAPPORT À LEURS VOISINES ".
Ce que l'on vient de dire, tout le monde peut le constater. Nous savons très bien que le même " Do " a un rôle différent dans un morceau ou dans un autre. Par exemple, si nous jouons un morceau dans la tonalité de Do, tous les Do du morceau auront une signification différente que le même Do si nous jouions le même morceau joué en Fa.
C'est un concept très important dans le travail que nous entreprenons. Ce qui importe n'est pas la note mais la " fonction " qu'elle accomplit dans le morceau.
Désormais à chaque fois que vous jouez un morceau, remarquez comment la même note sonne différemment selon que vous jouez le morceau dans une tonalité ou dans une autre.
La discussion est ouverte et je suis là pour répondre à toutes vos questions.