Celle-là, je l'ai pas vue arriver, c'est fou ce que le temps passe vite ! J'ai à peine eu le temps d'apprivoiser la version 6 que déjà Cubase 7 débarque.
La dernière fois, je m'étais demandé ce que Steinberg pourrait bien ajouter dans son séquenceur tant tout semblait déjà prévu, fait, optimisé etc. Visiblement, ils ont trouvé ! Il y a à la fois de la nouveauté pure et de la réécriture.
N'étant qu'un utilisateur amateur, il y a des choses dont je n'ai pas besoin ou pour lesquels je ne suis pas équipé (Control Room par exemple). Cette revue sera donc forcément subjective et dépendante de mon utilisation de Cubase. Je peux juste attester que j’ai réellement testé, moi :-) En effet, j’ai pu lire de ci de là quelques revues pour lesquelles les auteurs s’étaient visiblement contentés de lire la présentation commerciale de Steinberg. Pas de ça chez nous !
Machines de test
Le PC utilisé est le même qu’il y a deux ans. C'est une machine montée par Casawave. Cool, j'ai juste à faire un copier coller de la revue précédente :-) :
J'ai aussi testé sur un MacBook plus modeste en terme de disque dur et ça fonctionne très bien aussi. Le débat PC/MAC n'a plus lieu d'être de nos jours. C'est presque dommage, ça nous a valu des fights de très grand qualité :-D
Débuts difficiles
Cubase 7 et moi, ça n'a pas été simple. J'ai même perdu un week-end entier à tenter de le faire fonctionner, que ce soit en 32 ou en 64 bits. Ca plantait en permanence, il y avait des bogues d'affichage (Inspecteur vide) etc. Inutilisable. J'ai fini par supprimer JFBridge et le dossier des préférences Cubase. Depuis, ça fonctionne de façon irréprochable. Du coup, je ne sais pas qui était en cause, le pont 32/64 bits ou bien les préférences.
Ensuite, je me suis retrouvé avec des doublons dans les preset de la MediaBay. J'ai donc désinstallé toutes les versions de Cubase présentes sur le PC, 5, 6.5 et 7 pour ne réinstaller que Cubase 7 32 bits. Et là, que du bonheur. Pas un seul plantage, pas de bogue en vue.
Deux versions uniquement
Steinberg ne propose que deux versions pour l'instant. L'avenir nous dira si une version d'entrée de gamme "Elements 7" voit le jour. C'est à espérer car ça permet quand même d'entrer dans le monde Steinberg à petit prix. Donc, on a :
Ca va pas être simple !
Pour les fois précédentes, j'avais juste à naviguer dans la nouvelle version, à lire un peu le PDF des fonctions détaillées pour m'y retrouver. Pour la version 7, c'est pas aussi simple. Certaines nouveautés sont vraiment complexes et imposent une lecture approfondie de la doc et des essais afin de comprendre le fonctionnement. Pas de bol pour moi, la doc en français n’est toujours pas disponible au 26 janvier 2013.
Au premier lancement, enfin réussi, on ne voit pas vraiment de différence d'interface. On est en pays connu et conquis. Puis on fait F3 pour appeler la table de mix et... Outch ! C'est quoi ça ? :-) Bien sûr, on retrouve les tranches, les faders, certains boutons bien connus, mais voilà, Steinberg n'a pas fait que modifier, ils vont visiblement réécrit. Et autant le dire de suite, c'est une grosse grosse réussite. Il y a tellement à dire que je ne sais pas par quoi commencer. Si ! Je vais commencer par créer un autre sous-titre :-)
A taaaaaaaaaaaaable !
>Premier point : la lisibilité. Je rappelle que j'ai comme qui dirait de gros problèmes de vue. Au fil du temps, avec les résolutions d'écran grandissantes, j'ai eu de plus en plus de mal à lire les éléments graphiques souvent devenus minuscules. La table de mixage de Cubase 7 est particulièrement lisible et claire. Les couleurs par défaut me conviennent parfaitement. J'ai même le sentiment d'avoir regagné 2/10ème par oeil :-) Mais la refonte n'est pas qu'esthétique, loin s'en faut.
Pour faire court, tout est paramétrable, placement des tranches, choix des éléments à afficher, couleurs, images symbolisant une tranche (super visuel ça !), hauteur, largeur, tout ! La fenêtre peut être mise en mode plein écran. Et là où Steinberg a bien joué son coup, c'est que la vue s'adapte à la taille de l'écran. C'est aussi lisible sur le 24 pouces de mon PC que sur les modestes 15 pouces du MacBook.
La table se divise en différentes zones, affichage des courbes d'EQ, Rack (je vais y revenir), images de piste, bloc-notes, faders et j'en oublie. Chaque bloc peut être ajusté en hauteur selon les besoins que vous en avez. Et si vous êtes prêt à mémoriser tous les raccourcis clavier, Steinberg promet que vous pouvez mixer en vous passant de la souris. J’ai tenté le coup. Oui, effectivement, ça fonctionne. Mais il faut être prêt à mémoriser des combinaisons du type CRTR / Flèche vers la droite /ALT / Narine sur le F4 / Coude sur Supp. J’exagère, bien sûr, mais il reste vrai que le nombre de raccourcis est important pour les retenir tous.
Il y a toute une sections nommée judicieusement Rack. Elle regroupe tous les traitements Audio qu'il est possible de faire subir à la tranche. De haut en bas :
Tous d'accord...
15 jours plus tard donc... Autre grosse nouveauté de cette version, la Piste d'Accord. Là encore, on pourrait réserver une page dédiée à ce module tant il sait faire de choses. Au-delà, non seulement j'ai eu du mal à tout comprendre, mais j'ai surtout eu du mal à obtenir un résultat probant.
Le principe de base est simple : une piste contient la grille d'accords du morceau. Les accords peuvent entrés manuellement ou détectés automatiquement à partir d'une piste Midi. Dans le premier cas, c'est vous qui serez responsable de la justesse des données. On peut choisir les renversements, la basse, etc. Dans le second cas, il faudra faire confiance à Cubase, et là, c'est tout de suite plus aléatoire. J'ai d'abord tenté ma chance avec une séquence de piano à la Christophe Maé, Lam / Fa / Do / Sol, jouée soit en accords plaqués soit en arpèges. Cubase détecte plus ou moins bien la grille. Parfois il capte, parfois il capte pas :-) Par contre, si la Piste d'Accords est rentrée correctement, il devient possible de l'appliquer à d'autres piste Midi pour transposition automatique. Ca, ça fonctionne.
Ensuite, en suivant les étapes décrites dans le manuel, j'ai ajouté une piste de guitare monophonique, jouée sans ampli, sans effet, avec des notes bien détachées, sans bend, sans vibrato etc. Mais jouée un ton en-dessous. J'ai ensuite demandé à cette piste Audio de bien vouloir suivre la Piste d'Accords. Mouais. Si la transposition se fait bien (aucune fausse note), il n'en reste pas moins que le résultat est plus ou moins heureux. Il arrive qu'on se retrouve avec une succession de notes identiques alors que l'on s'attendait à retrouver la mélodie initiale.
J'ai aussi testé la fonction Harmonie. On remplit la Piste d'Accords, on prend un piste Audio de voix et on demande à Cubase de créer la ou les harmonies. Même résultat. Si l'harmonie reste toujours juste, il arrive souvent que Cubase, peut-être ne sachant pas trop quoi faire ou n'arrivant pas à détecter la note initiale, rejoue la même note inlassablement. Et le rendu sonore fait plus penser au célèbre canard de Disney qu'à une choriste de talent.
Par contre, j'aime beaucoup la suggestion de progression d'accords. On peut indiquer à Cubase le style joué et, en fonction des accords entrés manuellement, le logiciel proposera une suite. Bien pratique pour les grosses pannes d'inspiration ou pour pondre une suite qu'on n'aurait pas forcément imaginée.
En résumé, en tenant compte de l'enfer que doit être le développement de telles fonctions, il me semble que la Piste d'Accord n'en est qu'à ses débuts et qu'on peut parier qu'elle évoluera dans le temps. Rappelez vous le premier VariAudio et regardez comment il a évolué depuis.
De plus, la probabilité que je sois trop quiche pour avoir tout compris reste forte :-D
Courbes généreuses...
Voilà de quoi faire taire ceux qui trouvent ces mises à jour trop onéreuses : Cubase 7 est livré avec le plugin CurveEQ de Voxengo, ce dernier coûtant à lui seul kek chose comme 90 euroballes. Dans l'histoire, le mérite de Steinberg n'est pas le dév, mais l'intégration dans Cubase.
CurveEQ n'est pas un égaliseur graphique comme les autres, il ne se contente pas de booster ou d'atténuer telle ou telle fréquence, nan, trop facile. A la manière du pionnier FreeFilter, CurveEQ sait surtout écouter le rendu en fréquences d'une source Audio pour l'appliquer à une cible Audio. Cela permet soit de repiquer carrément l'égalisation de votre CD de référence, soit d'obtenir une certaine homogénéité entre les titres de votre futur Best Seller.
Attention toutefois, la lecture du manuel est indispensable car le bougre a une interface peu explicite, il y a des tonnes de boutons, de paramètres et de menus. Il est bien que Steinberg intègre dans son séquenceur une offre de plugins digne de ce nom, ce que la concurrence fait souvent.
Connectés
Grosse séquence nostalgie... Il y a des années, l'Espace Cubase a été, on peut le dire, précurseur. A cette époque, nous avions mis en place quelque chose qu'on ne trouvait nulle part ailleurs, sauf erreur de notre part. Suite à la découverte d'un logiciel permettant la conversion MP3 > Wave, Miroslav avait tout de suite compris comment l'exploiter : permettre à des musiciens éloignés géographiquement de travailler ensemble en s'envoyant des MP3 ! Et oui les djeuns, en ces temps-là, on n'avait que des modems 33 ou 56k, on payait chaque minute connecté, Cubase ne savait pas faire de conversion MP3 > Wave, ni Wave > MP3. C'est ainsi qu'est né notre @telier VST. Mort depuis, faute d'animateur.
Quelques temps plus tard, Steinberg a proposé le premier studio connecté en temps réel : le Rocket NetWork. Les musiciens pouvaient y partager des sessions Cubase avec un projet commun. J'avais testé, ça fonctionnait bien. Rocket NetWork est mort également, pour des raisons que j'ignore.
A l'heure du tout connecté, Steinberg revient à la charge avec VST Connect SE que je n'ai pas eu l'occasion de tester (ça ne fonctionne pas en réseau local). Le principe est simple : le musicien distant installe un logiciel gratuit (il n'a donc pas besoin d'une licence Cubase) qui se connectera au Cubase hôte. Dans Cubase, on insérera un VST Connect sur la piste qui recevra la collaboration distante et qui servira de retour. On pourra y ajouter quelques effets pour le confort dudit retour. Le dialogue se fera par Audio et Vidéo avec une WebCam. Steinberg promet une synchro parfaite, au sample prêt. J'espère que cet outil est vraiment opérationnel car de nos jours, il serait même étonnant qu'un séquenceur digne de son époque ne permette pas la collaboration via le réseau mondial.
7, âge de raison ?
Que dire de cette version 7 ? Bien sûr, on n'est plus dans les années 90 où tout était à inventer, où Steinberg pondait des protocoles (ASIO2, VST2, VSTi) devenant des standards intégrés par la concurrence. On pourrait très bien passer des années sur une version 5, 6 ou 7 avec bonheur, sans avoir de besoins supplémentaires, sachant que l'offre crée souvent le besoin. Mais voilà, Steinberg a besoin, comme toute boîte informatique, de vendre des updates pour survivre financièrement. Il faut donc qu'ils restent inventifs, créatifs et à l'écoute de leur clientèle. Considérant que les nouveautés du Cubase 7 sont vraiment orientées musique et non pas purement informatique, on peut conclure qu'ils écoutent les musiciens qui se servent de Cubase chaque jour.
Au-delà, arrivé à ce stade de développement, il va être de plus en plus difficile de proposer de réelles nouveautés. Je prends donc le pari que Steinberg va plus a l'avenir repenser l'existant, comme ils viennent de le faire pour la table de mixage. Je connais un paquet de personnes qui rêvent d'une réécriture du Score par exemple :-)
A bien y regarde, que trouve-t-on de vraiment nouveau dans Cubase 7 ? La table et mixage et la Piste d'Accord. Certains trouveront que c'est un peu léger pour justifier un changement de numéro et un passage en caisse. A noter toutefois que Cubase 7 intègre les deux Instruments VST (PadShop et Retrologue) qui avaient fait de Cubase 6.5 une mise à jour payante.
J’aurais pu évoquer le Hub, page d’accueil qui pointe vers le portail Internet en anglais. J’aurais pu parler des boucles Midi, des samples et des presets livrés en standard. J’aurais dû évoquer les petits zigouigouis constatés à droite, à gauche. Il n’en reste pas moins que Cubase 7 se résume, très grossièrement, à une réelle nouveauté, à la réécriture de la table de mix et à un plugin offert. Donc ? Bah, c’est Cubase, quoi merde. On l’aime, alors on grandit avec lui. Et moi, ça me convient…
Configurations requises
Le matos et les O.S ont évolué en deux ans. Du coup, les besoins de Cubase également. Alors que je finis de rédiger cette page, je n’ai pas trouvé sur les sites Steinberg officiels d’informations concernant le minimum requis. Oubli ? Je remets donc ce qui était préconisé pour Cubase 6 en sachant que Windows 8 commence à être distribué…